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Les plans du Village Transition prennent forme sur les terrains de Guertin​

Par Ani-Rose Deschatelets, Le Droit
30 mai 2024 à 14h21


Le promoteur Devcore a dévoilé jeudi matin le Village Transition, un projet de conteneurs maritimes neufs transformés pour accueillir des personnes en situation d'itinérance.

Le promoteur Devcore a dévoilé jeudi matin le Village Transition, un projet de conteneurs maritimes neufs transformés pour accueillir des personnes en situation d'itinérance. (Devcore)

Lit, réfrigérateur, commode, toilette: des conteneurs maritimes neufs transformés permettraient à une centaine de personnes en situation d’itinérance de vivre en communauté près du campement aux abords de l’aréna Robert-Guertin.​


Le promoteur Devcore a dévoilé ce matin ce qu’il propose d’aménager, appelé le Village Transition, un projet évalué entre 4 et 5 millions de dollars. «Le problème de l’itinérance c’est avant tout un problème de nature immobilière, alors c’est le temps pour les acteurs de l’immobilier d’entrer dans la parade et d’aider», a soutenu Jean-Pierre Poulin, président-directeur général de Devcore.
En tout, ce sont une soixantaine de conteneurs maritimes qui seraient installés sur le site, permettant à une centaine de personnes d’y être logées pour la durée du projet, qu’on estime de 30 à 60 mois.



Premier du genre au Québec​

Il s’agirait du premier projet de conteneurs en province destiné à offrir une solution d’hébergement de transition aux personnes en situation d’itinérance. «On veut un modèle qui pourra être repris par d’autres grandes villes. Avec la structure financière du projet, je crois que c’est une première au Canada.»
Cette solution, que Devcore qualifie de «phase deux» temporaire et transitoire, devrait être sur pied pour une durée de deux à cinq ans. Après la première phase, soit le campement supervisé de tentes chauffées l’hiver dernier, la «phase trois» visée par Devcore, à échéance, sera un projet de 350 unités de logements sociaux.



Inclusions des conteneurs​

Deux formats d’unités sont proposés. La moitié des conteneurs, d’une longueur de 40 pieds, seront divisés en trois logements et offriront une chambre avec un lit simple, un évier, une toilette, un mini réfrigérateur et du rangement, une terrasse, entre autres. Ces utilisateurs auront aussi accès à des douches et des cuisines communes équipées.
Le format studio, installé dans des conteneurs de 20 pieds, offrirait pour sa part un lit double, une cuisine complète, une salle de bain et une terrasse.



Tant du côté de la chambre que du studio, les utilisateurs pourront également bénéficier de climatisation en été et de chauffage en hiver. «Il n’y aura pas d’autres dépenses pour les gens qui séjourneront chez nous», a affirmé Nancy Martineau, présidente du conseil d’administration de Transition Québec, un nouvel organisme sans but lucratif récemment mis sur pied.
Le format studio offrira un lit double, une cuisine complète, une salle de bain et une terrasse.

Le format studio offrira un lit double, une cuisine complète, une salle de bain et une terrasse. (Devcore)
La moitié des conteneurs, d’une longueur de 40 pieds, seront divisés en trois logements et offriront une chambre avec un lit simple, un évier, une toilette, un mini réfrigérateur et du rangement, une terrasse, entre autres.

La moitié des conteneurs, d’une longueur de 40 pieds, seront divisés en trois logements et offriront une chambre avec un lit simple, un évier, une toilette, un mini réfrigérateur et du rangement, une terrasse, entre autres. (Devcore )

Aires communes​

Les aires communes, quant à elles, comprendraient par exemple un parc à chiens et une serre.
Les résidents qui pourront se prévaloir des logements de Village Transition seront ceux qui démontreront un intérêt à entamer des démarches vers la citoyenneté et devront aussi respecter un code de vie. «Si les gens n’adhèrent pas au code de vie, ils ne seront pas les bienvenus parce qu’on veut un endroit sécuritaire et structuré, soutient Mme Martineau. Les gens disent parfois qu’on exclut les exclus. Mais on ne peut pas embrasser toute la cause. On pense qu’en prenant 100 personnes chez nous, avec des gens qui décident de faire des démarches, on va donner un souffle aux autres organismes communautaires.»
Afin d’habiter sur le projet, un loyer modeste leur serait demandé et sera calculé en fonction des revenus de l’utilisateur, oscillant entre 25 % et 35 % du revenu et qui pourrait représenter un loyer de 200 $ à 500 $ par mois, environ. Ce loyer sera tout inclus, avec Internet. «Ce que je souhaite, c’est qu’un utilisateur qui quittera la maison conteneur, ce sera pour aller en logement. Je ne veux pas que personne ne retourne à la rue», ajoute-elle.
Jean-Pierre Poulin estime que le Village Transition sera sur pied avant la première neige. Quelques petits détails peuvent encore être fignolés, mais le gros du projet est déterminé, précise-t-il.

Structure financière​

«On ne demande pas la charité dans ce projet», a ajouté M. Poulin. Les conteneurs sont des actifs immobiliers et seront la propriété de gens d’affaires, d’organismes et de fondations de la région. «Ils investissent dans le village et sont propriétaires de parties du village à travers une société en commandite et c’est là l’innovation, poursuit-il. Ce n’est pas un don, ce n’est pas une commandite, c’est un investissement. [...] Les conteneurs, qui sont construits de par le code du bâtiment, deviennent des unités locatives totalement légitimes», indique-t-il.



Devcore, par exemple, soutient qu’il sera propriétaire de 10 % du Village Transition. La proposition du promoteur comprend un prêt du terrain par la Ville de Gatineau, de même qu’une gestion du village par Transition Québec. Les négociations à cet effet sont en cours, précise-t-on. «Pas d’argent du provincial ou du fédéral. On peut faire ça à trois partis», poursuit le PDG. Une fois le village organisé, il estime être en mesure d’aller chercher un financement auprès de la Société canadienne d’hypothèques et de logements (SCHL). «C’est un investissement rentable. Sortez votre argent des banques un peu et investissez dans le Village.»
M. Poulin affirme espérer pouvoir acheter le terrain éventuellement à la Ville de Gatineau plutôt que de miser uniquement sur un droit d’usage.
«Pour l’utilisation du terrain à court et à moyen terme, je sens un appétit du conseil municipal et de l’administration à dire oui. Il y a des détails à régler, mais je suis confiant qu’on va y arriver», a soutenu Steve Moran, conseiller du district Hull-Wright. «Pour l’aspect commercial, c’est une autre paire de manches. C’est plus compliqué et il faudra en parler. [...] Le privé remplit un trou et c’est nécessaire de remplir ce trou-là. Mais on ne parle pas de logement social ou communautaire. On parle d’une entreprise privée qui effectue une activité commerciale. Ça complique les questions légales qui entourent tout ça.»

«Le campement a permis à 50 personnes d’être gardées en vie»​

L’annonce de Devcore concorde avec la sortie, mercredi, d’un rapport mené par Centraide mesurant l’impact du campement supervisé de 48 tentes chauffées installé sur le terrain de Guertin, l’hiver dernier.
Au mois de mars, l’organisme a sondé la moitié de ces campeurs, soit 25 utilisateurs, qui ont pu utiliser les installations de Devcore cet hiver. La majorité de ces utilisateurs ont d’ailleurs témoigné à Centraide avoir trouvé que le campement avait eu un impact positif sur leurs vies.
Avoir un endroit chauffé et se sentir en sécurité, pouvoir jouir d’une certaine stabilité et d’un certain répit en «restant loin des problèmes», le sentiment de faire partie d’une communauté ou même simplement le sentiment d’avoir un «toit» est parmi les éléments qui ont été énumérés lors des entretiens de Centraide avec les campeurs.
Pas moins de 20 % des personnes interrogées ont aussi soutenu que le campement leur avait permis d’obtenir des outils pour sortir de leur épisode d’itinérance.
Mais malgré les bons côtés du campement, plusieurs aspects étaient à améliorer, ont témoigné les utilisateurs. La plupart d’entre eux ont d’ailleurs souligné l’absence d’accès à des douches sur place. «Toutes les choses qui étaient à travailler dans la phase un sont résolues dans la phase deux», a ajouté Mme Martineau.

 
This is reminding me of this project in Fredericton:


I watched it be built out when I lived there and it has been a lifeline for people. It already helped quite a few get back on their feet.
 

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